Des amis lui ont dit qu’elle devait devenir tatoueuse ou au moins essayer ce métier. Mais en 2017, elle était sûre que ce n’était pas pour elle. Le temps change. Aujourd’hui, Asya Teryaeva collabore avec des studios de tatouage dans différents coins du monde – Amsterdam, Paris, Milan, Hambourg et Londres. Attraper un créneau libre pour réserver une séance avec elle est un coup de chance. Ses amis avaient raison. C’est vraiment une professionnelle dans son domaine. Et elle n’a pas l’intention de s’arrêter de sitôt.
Nous avons rencontré Asya à Amsterdam, où elle avait une autre place d’invité. Les spots invités sont ce que les tatoueurs appellent leur travail dans un studio spécifique, autre que le studio où ils résident. Asya admet qu’elle aime Amsterdam et qu’elle est venue ici plusieurs fois auparavant. Tous ses clients sont des filles. Il n’y a rien de spécial à cela, ça se passe comme ça. Asya dit : « Je fais des tatouages avec des motifs de fleurs et des lignes très délicates et des ombres claires, c’est principalement un thème féminin ». Il est à noter qu’Asya a commencé spécifiquement avec des motifs botaniques, et toujours en noir et blanc.
« Pour être honnête, je n’ai jamais travaillé avec la couleur. Je suis tombé amoureux du graphisme et du minimalisme à l’école d’art. J’ai préféré dessiner avec des crayons plutôt que des aquarelles ou des crayons. Quand j’étais apprentie, j’ai commencé à faire des dessins avec des fleurs. Oui, j’ai essayé différentes choses au début – des ornements, des inscriptions, des images d’animaux, mais la botanique m’a le plus inspiré. Au final, au bout d’un an, je me suis complètement plongé dans ce thème.
Mais avant de devenir tatoueuse, Asya a changé plusieurs métiers. Elle vivait encore à Saint-Pétersbourg à l’époque. Après avoir obtenu son diplôme universitaire, elle est devenue gestionnaire de bureau. D’abord dans une entreprise de logistique, puis dans un studio d’architecture d’intérieur. Elle se souvient encore du deuxième emploi avec chaleur, car la direction l’a beaucoup soutenue lorsqu’Asya a commencé à travailler dans un studio de tatouage en le combinant avec un travail de chef de bureau. Elle ne pouvait pas quitter son emploi principal tout de suite.
« Au studio de design, ils ont soutenu ma décision et m’ont même permis de réduire mes heures de travail. J’ai passé des heures libres au studio de tatouage, et quand j’ai réalisé que j’avais trop de clients, j’ai quitté le studio de design et je me suis concentré uniquement sur le tatouage. À cette époque, j’avais déjà visité plusieurs lieux d’invités en Europe et travaillé à Hambourg et à Amsterdam. Dans toutes les villes, j’avais une réservation complète. Et chaque fois que j’étais convaincu, c’est le travail de mes rêves.
Les premières difficultés sérieuses pour Asya ont commencé pendant la pandémie, comme pour la plupart des studios de tatouage. Elle venait de rentrer à Saint-Pétersbourg d’un autre lieu d’invité lorsque COVID-19 a frappé et que tous les studios ont été fermés. Pendant que le confinement était en vigueur, elle est restée à la maison et a élaboré un nouveau plan : ouvrir son propre studio. Pendant ce temps, le nombre de personnes intéressées à se faire tatouer par elle augmentait chaque jour. Il est devenu clair que dès que les restrictions seraient assouplies, il y aurait beaucoup de travail. Beaucoup. Asya a commencé à chercher un endroit approprié.
« Je n’avais pas pour objectif d’ouvrir un grand studio de tatouage. Je pensais que j’avais juste besoin de créer un espace qui serait confortable à la fois pour moi et pour mes clients et je savais exactement à quoi cet endroit devrait ressembler. J’avais alors beaucoup voyagé et vu à quoi ressemblaient les studios en Europe. Je voulais faire quelque chose de similaire dans ma ville natale – des murs blancs, beaucoup d’air et du minimalisme à l’intérieur. J’ai trouvé un espace en plein centre de Saint-Pétersbourg. Imaginez – hauts plafonds, parquet, vue sur les toits de Saint-Pétersbourg. Bien sûr, j’ai signé le bail et j’ai commencé à tout meubler à l’intérieur. Je n’ai pas eu besoin de faire de travaux de construction là-bas, j’ai juste peint les murs. Je n’avais jamais fait ça auparavant, mais j’ai regardé une vidéo sur YouTube et j’ai réussi.
Il n’a fallu à Asya que 10 jours pour préparer le studio pour l’ouverture. Pendant ce temps, elle a réussi à préparer tous les documents nécessaires et à acheter du mobilier et du matériel. À ce moment-là, le confinement était déjà terminé et le flux de clients a repris. Asya a travaillé seule dans son studio privé pendant environ six mois, puis une de ses amies, également tatoueuse, a commencé à chercher un endroit où travailler. Asya a accepté d’aider. Premièrement, c’était son ami proche en qui elle pouvait avoir confiance. Deuxièmement, le studio était suffisamment spacieux pour accueillir deux artistes. Asya a équipé un autre poste de travail et les filles ont travaillé côte à côte pendant une autre année, acceptant d’autres artistes pour leurs invités au studio. Asya a toujours son studio à Saint-Pétersbourg et continue de collaborer avec des studios de tatouage en Europe et au Royaume-Uni. Elle espère aussi travailler un jour aux États-Unis.
« Je suis venu aux États-Unis en tant que touriste. Pendant mes vacances, j’ai eu la chance de discuter avec des collègues. D’après leurs histoires, je sais que les États-Unis sont toujours ouverts aux tatoueurs talentueux. Il y a des opportunités de grandir et donc de construire une carrière réussie.
De plus, les tatouages minimalistes en noir et blanc deviennent de plus en plus populaires dans le monde, y compris aux États-Unis. Cependant, il n’y a pas tant d’artistes en Amérique qui travaillent dans le style floral fineline. “J’adorerais venir aux États-Unis en tant qu’artiste invitée”, déclare Asya avec un sourire. Mais il semble qu’il soit temps pour elle de repousser les limites. Il y a beaucoup de monde qui l’attend dans différentes parties du monde et ses prochains invités en Europe sont complets.